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La construction du manoir vers 1491-1494

La première mention du manoir du Goasven dans les archives date de la réformation de la noblesse de l’évêché de Tréguier réalisée en 1535. Antoine de La Forest y est mentionné comme sieur du « Goasguen » et des deux métairies de Tremenec situées à proximité du manoir, encore visibles sur le cadastre napoléonien de 1826 sous les noms de « Tremenec » et de « Tremenec Bian ».

Cependant, la datation des bois du manoir nous permet de connaitre avec une bonne précision la période de construction. Les bois qui supportent encore aujourd’hui la toiture ont été datés, par dendrochronologie, de 1491 à 1494 (date de coupe du bois). Cette période correspond au mariage d’Antoine de La Forest, premier sieur du Goasven, avec Jeanne du Dresnay. 

Qu'est-ce que la dendrochronologie ?

La dendrochronologie est une méthode scientifique permettant de dater les pièces de bois en comptant les cernes du bois et en analysant leur morphologie.

A Goasven, ce sont 25 échantillons qui ont été prélevés et analysés, tant sur des éléments de la charpente que sur des arrière‑linteaux des portes du logis.

L'analyse a révélé des bois datant de la fin du XVe siècle. En affinant la datation de l'abbatage des arbres à la période 1491‑1494.

La société Dendrotech prouve ainsi que la charpente et les arrière‑linteaux du logis sont contemporains d’Antoine de La Forest et de Jeanne du Dresnay, fondateurs du manoir du Goasven.

La Famille de La Forest

Sa devise est « Point gênant, point gêné » et son blason est « d’azur à six quintefeuilles d’or, 3, 2, 1 ». Leur blason est encore aujourd'hui visible dans l'église de Ploujean.

Fin 15e et début 16e siècle, c’est une famille de petite noblesse. Dès le 15e siècle les de La Forest mènent une véritable politique d’alliance, d’abord au niveau local puis dans un rayon breton de plus en plus large. Elle s’accompagne de l’acquisition de terres et de manoirs.

Au 16e siècle, la famille de La Forest s'unit avec la famille de Guicasnou, probablement alors la plus importante de Plougasnou. Ils obtiennent alors par héritage le manoir de Guicasnou et celui de Trofeunteniou à Ploujean. Vient ensuite un mariage avec la famille de Kerouzéré puis avec celle du Trévou de Kersauson dans laquelle se fond la branche aînée des de La Forest qui apporte avec elle le manoir du Goasven.

Parmi les acquisitions de la famille de La Forest sur Plougasnou : les manoirs de Kernizan, Guicasnou, Kersaint, Mesgouez et aussi les métairies de Ty Coz ou de Kerstéphan et plusieurs moulins. À cause des nombreuses acquisitions de la famille de La Forest, le manoir du Goasven a rapidement été inhabité par les de La Forest au profit de celui de Trofeunteniou, et ce dès la fin du 16e siècle.

Premier maire de Plougasnou, habitant de Goasven

Au milieu du 18e siècle, le manoir est tenu par la famille Barvet qui en exploite les terres jusqu’en 1799.

C’est d’ailleurs de cette famille de cultivateurs aisés qu’est issu le premier maire de la commune de Plougasnou pour la période 1790‑1791 : Jean Barvet.
Après avoir récupéré une grande partie des rentes et des biens de son père et de ses frères, décédés au cours de la Révolution, Vincent‑Louis‑Pascal du Trévou vend plusieurs manoirs et terres aux environs de l’année 1800. C’est le cas du manoir du Goasven qui change de main et passe en pleine propriété à une famille de cultivateurs de Plougasnou, les Carn, puis par héritage aux Tallegas.

Il restera à une branche des Tallegas jusqu'en 2004, date de l'achat par les propriétaires actuels.

Gravue de Louis Le Guennec

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